photos de Yannick Zofer-YRF, "Le comptoir des solitudes"
peinture de Y. Zofer et V. Pourrinet, "Triptyques".
Et du théâtre d'appartement
"Au bout du comptoir, la mer"
d'après Serge Valletti
Cie de 9 à 11
avec Jean-Paul Bibé
Théâtre d'appartement
vendredi 4 et samedi 5 avril
vendredi 11 et samedi 12 avril
à 21h
tarifs: 11 euros/ 15 euros
Au comptoir des espoirs déçus.
…Il rêve, le fantaisiste raté, engagé pour la saison dans un casino pelé de station balnéaire surannée. Il voudrait l’Amérique, l’éclat du jazz, la gloire et le fil invisible de l’attente qui le tirerait sur scène au milieu d’un cercle de lumière à lui seul destiné.
Au lieu de quoi il doit partager le rideau avec Ronald, le ventriloque qui parle de la bouche, son canard poilu, quatre antipodistes australiens venus de Montolivet et Dario, barman ami des chiens, grand ardoisier devant l’Eternel.
Peindre des prés qu’on prend pour des mers. S’échiner sur un roman à jamais achevé aux deux tiers. Attendre au comptoir qu’approche l’océan.
Jean-Paul Bibé est cet X, un baladin sans nom ni renom auquel il prête sa longue carcasse et une bouche aux plis tombants. Il est aussi – par contumace puisque seul en scène – et Dario et Ronald, M. Vangelis et le canard râpé.
Délicat dans l’amertume, risible de désespoir et de lucidité mal partagée, le voilà tout ce qu’il n’est pas : dépourvu de talent, ses rêves échoués, triste. Fini.
Seul restent le panache de Cyrano mourant, le fond de whisky d’un verre et, tout au bout du comptoir, la mer inaccessible.
…Il rêve, le fantaisiste raté, engagé pour la saison dans un casino pelé de station balnéaire surannée. Il voudrait l’Amérique, l’éclat du jazz, la gloire et le fil invisible de l’attente qui le tirerait sur scène au milieu d’un cercle de lumière à lui seul destiné.
Au lieu de quoi il doit partager le rideau avec Ronald, le ventriloque qui parle de la bouche, son canard poilu, quatre antipodistes australiens venus de Montolivet et Dario, barman ami des chiens, grand ardoisier devant l’Eternel.
Peindre des prés qu’on prend pour des mers. S’échiner sur un roman à jamais achevé aux deux tiers. Attendre au comptoir qu’approche l’océan.
Jean-Paul Bibé est cet X, un baladin sans nom ni renom auquel il prête sa longue carcasse et une bouche aux plis tombants. Il est aussi – par contumace puisque seul en scène – et Dario et Ronald, M. Vangelis et le canard râpé.
Délicat dans l’amertume, risible de désespoir et de lucidité mal partagée, le voilà tout ce qu’il n’est pas : dépourvu de talent, ses rêves échoués, triste. Fini.
Seul restent le panache de Cyrano mourant, le fond de whisky d’un verre et, tout au bout du comptoir, la mer inaccessible.
Jacques-Olivier Badia